Le 28 juillet 1912, Antoine Grimaud, maire d’Annonay, remettait au chanoine Mirabel-Chambaud, curé de la paroisse, les clés de la nouvelle église Notre-Dame. Ce patrimoine constitué il y a maintenant plus de cent ans remplace une église primitive érigée en collégiale au Moyen-âge et dont l’origine se confondait avec celle de la ville.
L’édifice, œuvre des architectes valentinois Rey et Allengry, a une surface de 1 095 m², ce qui lui permet d’accueillir facilement un millier de personnes. Il est le plus grand lieu de culte d’Annonay. De style néo-romano-byzantin, typique du XIX ème siècle, il a été décoré originalement au cours du XX ème siècle mettant à l’honneur sa sainte patronne, Marie, mais aussi Annonay et la vie de ses habitants.
Lors de sa construction, les responsables ont du faire des choix en matière d’équipement intérieur : soit transférer l’ensemble du « mobilier » de la collégiale, soit « meubler à neuf » la nouvelle église. Un compromis a été trouvé, des éléments sont certes venus s’ajouter mais les éléments intéressants ont été conservés. Ce fut une sage décision. Nous pouvons aujourd’hui apprécier des éléments de belles factures, et conserver des souvenirs de la collégiale détruite en 1913 comme les deux orgues. L’un création d’Aristide Cavaillé-Coll (1811 - 1899), l’autre portant la signature de Pierre Alexandre Ducroquet.
Sources : PASQUION S.- Une Eglise au cœur de la ville, une église centenaire… Notre-Dame d’Annonay.- Imprimerie Baylon-Villard, Annonay.- 2012.- 90 p.- Ouvrage édité dans le cadre du centenaire de l’église Notre-Dame
Durant la première moitié du XIX e siècle, le besoin en main d’œuvre des industries papetières et du cuir attire à Annonay des populations des campagnes environnantes. Le nombre d’habitants double pour passer de 5 550 en 1801 à 11 398 en 1846 (il atteindra 18 445 habitants en 1866). La taille des infrastructures existantes notamment de la seule église catholique et le nombre de prêtres attaché ne permet pas un accueil correct de ces nouveaux habitants à la foi fervente. Ce constat est fait par l’évêque de Viviers lors d’une visite pastorale en 1854. Au moins une deuxième paroisse catholique serait nécessaire.
Il y aura deux créations : une dans chaque quartier industrieux de la ville. La première, faisant l’unanimité, sera dédiée à saint François d’Assise en référence à l’ancien couvent des cordeliers, un ordre crée par ce religieux. La deuxième, plus difficile à établir, sera située dans le quartier ouvrier de Cance et aura comme vocable saint Joseph, patron des ouvriers. Ces créations sont officialisées par des décrets impériaux datés du 29 mars 1856 pour Saint-François et du 28 juillet 1860 pour Saint-Joseph.
A partir de là, les catholiques annonéens se retrouvent en trois lieux suivant leur quartier : la collégiale Notre-Dame, église historique ; la chapelle des Cordeliers (à la place du Théâtre communautaire) et la chapelle de Trachin. Les deux chapelles citées ne sont que des lieux provisoires inadaptés. Deux églises de plus grande capacité doivent être construite. Pour les plans et devis on fait appel à des architectes locaux : Joseph Seguin (Saint-François) et Prosper Borione (Saint-Joseph) qui proposent des édifices de style néo-gothique « sobre et élégant » devenu tendance depuis la parution du roman de Victor Hugo « Notre-Dame de Paris ». On repère des terrains disponibles et bien situés dans chaque quartier. Des jardins sont acquis. Les travaux de construction débutent le 19 avril 1863 pour Saint-François et la consécration de cette nouvelle église a lieu le 12 août 1866. A Cance, la première pierre est posée le 15 mai 1870 et l’église est bénite le jour de la Toussaint 1872. Dans les deux cas, ces édifices sont l’œuvre d’entreprises annonéennes.
Progressivement ces nouveaux lieux de culte sont équipés de cloches (Saint-François : 1867, Saint-Joseph : 1892), d’orgues (Saint-François : 1876, Saint-Joseph : 1897), de statues, tableaux… Durant la première moitié du XX e siècle, la patrimoine de ces deux églises est enrichi : extension de l’orgue à Saint-Joseph (1912) ; rénovation intérieure (1926), ajout de cloches et d’une horloge (1933) à Saint-François. Les bâtiments font l’objet de modernisation, de rénovation et de transformation intérieure (Saint-Joseph : 1965 ; Saint-François : 1982).
Les deux églises renferment chacune un orgue datant du XIX e siècle. Celui de Saint-François est signé Joseph Merklin (1819-1905). A Saint-Joseph, l’orgue est issu de la maison Michel - Merklin. C’est sans doute le plus intéressant des deux.
Sources : Site internet Ville d’Annonay : http://www.mairie-annonay.fr/Les-eglises-Saint-Francois-et.html - 13 janvier 2018